Marvels

Marvels 

Scénario : Kurt Busiek

Dessin et couleurs : Alex Ross

Lettrage : John Gaushell et Richard Starkings

Oui oui, vous avez bien lu, il s'agit bien de Marvels, avec un "s" à la fin, un ouvrage Marvel un peu à contre-courant et pourtant bien ancré dans l'univers. Voyons où cela nous emmène...

La Torche Humaine est l'un des nombreux personnages emblématiques de Marvel.

Lors de sa création, tout ne s'est cependant pas déroulé comme prévu, et Marvels débute sur les souvenirs de *nom*, alias "la Torche humaine", de sa naissance à sa libération. Puis l'on passe de l'autre coté.

Etats-Unis, 1939. Alors que de l'autre coté de l'Atlantique, l'invasion allemande a débuté, un groupe de journalistes discute de la situation. Phil Sheldon, un photographe, rêve de couvrir l'évènement en Europe afin de propulser sa carrière en avant. En attendant, Phil est là où il se passe quelque chose, même si ce n'est pas grand chose.

Une chose a cependant changé ce jour là, il a vu ce que les autres n'ont pas voulu voir.

Les semaines passent et se ressemblent, et Phil rêve toujours de gloire, de l'Europe et de pouvoir offrir à Doris, sa future femme, tout ce qu'elle mérite. Alors qu'il est en ville avec elle, un phénomène étrange et inquiètant se produit mais les gens ne le comprenant pas, ils l'effacèrent de leur mémoire, comme si de rien n'était. Phil quant à lui, est plus dubitatif.

Petit à petit, des faits inexpliqués se produisent dans New York, et les habitants se rendent à l'évidence qu'il y a des autres "personnes" dans la ville, qu'ils appellent les Marvels. Ces derniers font le bien autour d'eux, et sauvent des vies grâce à leurs pouvoirs extraordinaires. D'abord ignorés, certains en font ensuite des héros, d'autres sont moins tendres, se sentant inutiles.

Phil a enfin l'occasion de partir en Europe, mais ce qui se passe dans la ville le tracasse, et il préfère rester et travailler sur les étranges phénomènes que sont les Marvels, eux qui ont pris aux habitants toute leur grandeur.

Les Marvels faisaient de bonnes choses pour la ville, mais des conflits ont également commencé entre eux, et quand des super-héros s'affrontent, les dégats se retrouvent dans les rues, les immeubles, ... Le monde des Marvels et celui des humains est à la fois si proche, et si éloigné. 

Phil court après les photos de ces curiosités, Namor, La Torche Humaine, et le commun des mortels attend sagement un nouvel article impliquant les Marvels, et subbit les débordements qu'ils provoquent.

Alors qu'en Europe, les nazis gagnent toujours du terrain, les Etats-Unis envoient leur arme ultime, Captain America, et les journaux et médias s'emparent alors des histoires de ce nouveau super sauveur et de ces compères, avec toute la propagande qui va avec. On oublie alors le coté destructeur des Marvels, et on applaudit leurs victoires, jusqu'à ce qu'ils reviennent à New York. Phil est alors prêt à les débusquer pour obtenir la meilleure photo, mais un incident va changer ses plans...

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Avec Marvels, on passe de l’autre coté, on descend de la scène pour s'intéresser au public, ce qui fait toute l'originalité de l'ouvrage.

Ce ne sont pas tant les super-héros qui importent, mais la manière dont les habitants les percoivent, et l'impact de leurs actes. La peur, l'impuissance, la joie, la jalousie et tout de même beaucoup de curiosité innondent la ville, notamment par le biais des médias, qui ont dans cette ouvrage, et par extension, dans notre quotidien, un rôle majeur dans la perception des évènements. L'histoire est décrite au travers des yeux de Phil Sheldon, reporter photographe, et, bien qu'il pose un regard particulier et critique sur l'avènement des supers-héros, on n'en oublie pas non plus la vision des "autres", de ses collègues, de sa femme, etc...   

Les connaisseurs apprécieront les références et clins d’œil à l’univers Marvel et les néophytes auront l’occasion d'en découvrir certains personnages et certaines problématiques. Les dessins hyperréalistes donnent un charme particulier à ce comics. A vrai dire, cela m'a tout d'abord rebuté, n'ayant pas l'habitude de ce genre de visuel, et pourtant au fil des pages, je me suis prise dans l'histoire, et les cases illustrent à merveille (haha) l'intrigue et la période dans laquelle cela se passe.

Pour ceux qui seraient intéressés, une suite existe : Marvels : Eyes of the camera.

Dans le même genre de lecture qui évoque le regard des gens "normaux" sur ceux ayant des supers-pouvoirs, on note également les deux numéros de "Ruins" de Warren Ellis. Je vais tenter de mettre la main dessus pour en faire un prochain article !